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Thibaud

Comment je suis devenu guide de safari

Jamais de ma vie je n’aurais pensé faire le métier que j’exerce aujourd’hui.

Habitant à Paris depuis 15 ans, il n’y a pas plus citadin que moi.
Je suis journaliste à la télé, je sors beaucoup avec mes amis et je trouve ma ville toujours aussi magique.
Pourtant allez comprendre, il y a 3 ans je me suis découvert un amour inconditionnel pour la savane africaine.
Ce coup de foudre correspond à une sorte de prise de conscience écologique.
Je m’explique : à l’époque j’ai commencé discrètement à m’intéresser un peu plus à l’environnement, au végétarisme, à la cause animale.

J’ai alors lu pleins de livres, regardé une tonne de documentaires sur ces sujets qui au fur et à mesure abaissaient les œillères que je portais depuis des années.
Et puis un jour je tombe sur un article de presse mentionnant qu’un éléphant est tué toutes les 15 minutes en Afrique. A l’intérieur de moi se mêlent alors des sentiments de tristesse et de colère.
Je ne peux pas croire que nous sommes en train de décimer toute une espèce. Et quelle espèce ! Tout ça pour fabriquer des statues ou des cendriers en ivoire.
Cette lecture agit comme un électrochoc puisque que je commence à faire pleins de recherches sur le braconnage, les espèces menacées…

Sauf qu’à force de parcourir des dizaines d’ouvrages, je me dis qu’il serait quand même intéressant d’aller moi-même sur place. De me rendre en pleine brousse africaine pour découvrir cette vie sauvage qui j’ai bien peur, un jour, n’existera plus.
En revanche, je ne souhaitais pas faire un safari. Déjà parce que je n’en avais pas les moyens mais surtout parce que je voulais une vraie immersion.
C’est alors qu’à force de recherches, je suis parti passer un mois dans une réserve sud-africaine en tant que volontaire.

30 jours pendant lesquels je participe à un programme de réensauvagement d’un territoire de  17000 hectares occupé auparavant par des fermiers. (l’équivalent de 23 800 terrains de football…eh oui).

Avec les volontaires sur une colline dominant la savane

Et le programme est intense : ramassage d’anciens barbelés laissés sur place du temps de l’exploitation agricole, élimination des plantes invasives et entretien des des pistes.
Des tâches parfois fatigantes mais une expérience absolument unique; car nous ne sommes que 10 volontaires à habiter et circuler dans ce petit bout de savane africaine.
Pour la première fois de ma vie, je me sens au bon endroit. Comme une évidence.
Une osmose parfaite entre cette vie sauvage et moi.

Lors de ces 4 semaines, nous sommes chapeautés par deux guides de safaris : Kate et Edward.
Au fil des semaines, chacun d’eux en dit un peu plus sur son parcours, ses expériences.
C’est lors d’une conversation avec ces deux managers que je découvre l’existence des écoles de guide de safari.
Un peu partout dans le pays, il existe en effet des formations dispensées en plein coeur de la savane.
Trois mois de cours pendant lesquels on apprend un tas de choses sur les mammifères, les oiseaux, la botanique, les insectes, le comportement animal, l’astronomie mais aussi la géologie.
Bref l’école rêvée pour quelqu’un qui comme moi est passionné par la faune et la flore.

Je me sens bien au milieu de cette brousse africaine. J’aime être au contact quotidien des éléphants, des lions, des rhinos…alors pourquoi est-ce que moi aussi je ne deviendrais pas guide de safari ?

A mon retour en France, l’Afrique me manque c’est sûr; et cette idée me taraude l’esprit à longueur de journées.
Finalement peu avant Noël, je prends une décision à laquelle mes parents n’étaient sans doute pas préparés : je leur annonce que je veux devenir guide de safari et que dans quelques mois je repartirai en Afrique du Sud me former.

A ce moment-ci j’en suis certain : ces quatre semaines dans la savane ont à jamais changé le cours de mon existence.