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Thibaud

Et si vous partiez en rando en pleine savane ?

Vu de France, je pensais que les safaris se déroulaient uniquement à bord de grosses voitures tout-terrain.
Les clients pouvaient ainsi découvrir en quelques heures tous pleins d’animaux sur une importante distance.
J’ignorais totalement que des safaris à pied (appelés Bush Walk) pouvaient exister. Il était à mes yeux inconcevable d’aller faire des randos dans un milieu aussi hostile que la savane…et pourtant !

Lorsque j’ai commencé ma formation de guide de safari, nos professeurs nous ont très rapidement emmenés faire des balades de plusieurs heures dans la réserve naturelle dans laquelle nous étudions.
Pour faire face à tous dangers éventuels, chacun de nos profs avaient l’obligation de porter un fusil en bandoulière chargé de 5 balles. Ainsi nous pouvions librement nous déplacer dans ce vaste territoire.
C’est à ce moment que j’ai compris l’intérêt de ces marches : elles nous permettaient de nous sentir immergés. Il n’y avait plus l’habitacle de la voiture entre le monde animal et nous.
Randonner donne en plus la possibilité de voir des choses que la voiture ne permet pas, de découvrir un microcosme incroyable comme les insectes et les plantes. De s’arrêter sur des traces d’animaux et de savoir qui est passé par là avant nous.
Et puis y’a pas photo, les safaris à pied sont ceux qui vous procurent les émotions les plus fortes, les plus intenses.
Les rencontres les plus mémorables avec des animaux sont souvent celles que j’ai faites lors de randonnées.

Je me rappelle d’ailleurs toujours avec précision de mon premier face à face avec un rhinocéros blanc.
Après avoir remarqué ses traces dans le sable, mon professeur et moi décidions de le pister.
Mais le vent n’était malheureusement pas en notre faveur. Il pouvait il donc nous sentir et finir par s’enfuit.
Nous devions alors contourner une immense plaine parsemée de points d’eau afin d’avoir toutes les conditions réunies pour l’observer sans le déranger.
Après 1h de marche, nous tombions finalement sur deux rhinocéros. Une mère et son bébé.

Nous n’étions qu’à 50 mètres d’elle et son petit. Si cette espèce voit plutôt mal, son ouïe est en revanche très développée.
Nous devions rester calme et muet pour ne pas les apeurer.
Le spectacle était somptueux. Deux rhinocéros face à nous, sublimés par les derniers rayons du soleil. Et la brousse derrière eux, à perte de vue.
A cet instant-là, je fus submergé par l’émotion. Mon professeur, les autres élèves et moi partagions le même espace que ces deux animaux sauvages.
Un instant rare. Hors du temps.